Combien celleux qui me connaissent ou connaissent mon approche artistique, humaine et sociale, savent que j’inscris le processus de création dans l’élaboration d’un contexte favorable à la coopération, à l’expression des potentialités, au soutien des émergences, des invisibilisé.e.s.


Combien ces aspects comptent a mes yeux, combien j’ai beaucoup appris ces dernières années, à accueillir, mes émotions, de frustration, dépit, tristesse, colère, face à une monoculture valorisant, sans doute inconsciemment, le résultat, l’antropocentrisme, la toute-puissance, la compétition, les têtes d’affiches, les produits culturels « non compostables » sur un territoire, les personnes qui ont un bon réseau, ou encore un parcours specialisé et linéaire.
A la fois artiste, entrepreneure, femme, mère, dys, au parcours bigaré, multi-branches, ancrée sur un territoire, n’entrant pas dans le schéma stéréotypé de « l’asiatique » (exotique avec une puissance artistique silencieuse), je n’ai pas lâché mon approche, j’ose même dire que j’ai fait de mon « étrangeté », le terreau d’une force active en persévérance et détermination pour défendre la marge, l’invisibilisé d’une culture, comme une présence fondamentale pour faire évoluer l’équilibre d’une culture dans le sens du vivant, c’est à dire constitué de relations incluant la possibilité de frontières poreuses, d’entrecroisements, d’improvisation, d’imprévus, d’inconnu, de mouvement. Un axe pillier d’une approche permaculturelle est de penser le design d’un contexte riche en biodiversité, de relations, tout en le réajustant en fonction des situations du réel, en changement permanent.
De précieux proches m’ont beaucoup soutenu le long de ce processus. Les portes fermées, par manque de disponibilité ou par indifférence, de la part d’autres, m’a régulièrement heurté, mais pas découragé.
Alors, cet article ci-dessus (partagé via Clara Cornil) arrive comme un peu de repos, une respiration plus ample, une espérance supplementaire, car cela fait du bien de sentir que les lignes bougent « en haut », « au global », que les équilibres sont questionnés et ce en faveur d’une plus grande correspondance humaine et institutionnelle vis à vis de ce que produit la permaculture pour la Vie.
Le passage de la permaculture à une plus grande échelle, une échelle humaine, artistique et sociale, est-elle sur un point de bascule ?
Sans naïveté, pour autant, il est juste heureux de le croire davantage aujourd’hui qu’hier et de continuer à cultiver l’art et la vie avec.
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